Diététique et Diétothérapie Chinoises

Historique

La légende raconte que Shénnóng, le divin paysan, apprit l’agriculture à son peuple, goûta cent plantes sauvages, en détermina la saveur et jugea ce qui était bon pour fortifier le corps ou le soigner, il dégusta également l’eau d’un nombre important de sources, et paraît-il savoura 70 plantes toxiques en une journée.

 Dynasties XIÀ (XXIe-XVIe siècle avant notre ère) :

La préparation de boissons alcoolisées est déjà connue, il est observé que le vin facilite la circulation du sang, et que les alcools augmentent les propriétés des plantes médicinales.

Dynastie SHĀNG (XVIe-XIIe siècle avant notre ère) :

Yi Yin, qui était  le cuisinier du roi, devint son premier ministre. A cette époque déjà on connaissait différentes cuissons des aliments et des tisanes : potage, soupe, infusion, vapeur, bain-marie et décoction.

Dynastie ZHŌU (XIIe s- 770 avant notre ère) : 

Il y avait quatre sortes de médecins à la cour de l’Empereur : au premier rang les médecins de la nutrition, puis les médecins des maladies internes, les médecins des maladies externes et enfin les vétérinaires.

Période des PRINTEMPS et AUTOMNES (770-476 avant notre ère) :

Le « Shān Hăi Jīng » décrit une cinquantaine de produits alimentaires bons pour la santé.

Période des ROYAUMES COMBATTANTS (475-221 avant notre ère) :

Dans le « Huángdì Nèi Jīng » la façon de se nourrir y est précisée, et le système de soins et d’alimentation devient plus élaboré. La mécanique de la digestion, la classification Yin/Yang, les 4 Qi et les 5 saveurs sont définis, ainsi qu’un ébauche du tropisme des aliments.

Dynastie des HÀN  (206 avant notre ère – 220) :

Sous les Hàn de l’Est, le « Shénnóng Běncăo Jīng », premier traité de matière médicale, présente la nature de 365 ingrédients de pharmacie (nature, saveur, tropisme, action). Parmi eux figurent 67 aliments d’origine animale, et 252 aliments et plantes médicinales.

Sous les Hàn de l’ouest, Zhāng Zhòngjĭng écrit le « Jīn Guì Yào Lüè ».  Dans ce traité, il récapitule toutes les utilisations de préparations, et affirme que pour traiter les maladies, il faut utiliser soupes ou décoctions.

À cette même époque, les livres « Liu Shi Er Bing Fang » et  « Yi Jian » exposent plus de 50 sortes de maladies, pour lesquelles on peut utiliser les aliments pour traiter la maladie ou renforcer l’organisme.

Dynastie des TÁNG (618 – 907) :

SŪN Sīmiăo écrit le « Qiān Jīn Yì Fāng », vaste compilation de 30 volumes qui consacre un grand chapitre aux traitements par l’alimentation. 154 sortes de produits alimentaires sont donnés à titre de prévention, de tonifiants ou de traitement.

Dynastie des SÒNG (960 – 1279) :

Le « Tài Píng Shèng Hui Fàng » comporte un chapitre entier sur les traitements par l’alimentation. 328 maladies et leur traitement y sont décrites. À cette époque, il y avait déjà des recettes diététiques de bouillies, soupes, thés, vins médicinaux, crêpes, nouilles, biscuits, confitures, etc.

Sous la même dynastie, le « Shou Qing Yang Lao Xin Shu » de Chen Zhi explique comment préparer 50 prescriptions alimentaires pour nourrir, traiter et prolonger la vie des personnes âgées.

Dynasties JĪNYUÁN (1277 – 1367) :

Les quatre grands médecins de cette période, Liu Xiansu, Zhang Zihe, Li Dongyuan et Zhu Danxi publièrent tous des ouvrages portant sur la diétothérapie.

Li Dongyuan, dans le « Pí Wèi Lùn » (Traité de la Rate et de l’Estomac) insiste sur l’importance de l’alimentation autant comme facteur de dérèglement que de retour à la santé.

Pendant la dynastie YUÁN paraît le « Yin Shan Zheng Yao », écrit par Hu Sihui, ouvrage essentiellement consacré à la diététique, où plus de 200 sortes d’aliments sont présentés, chacun accompagné d’une illustration et d’informations sur sa saveur, sa nature et son pouvoir thérapeutique.

Dynastie MÍNG (1368 à 1644) :

L’ouvrage le plus connu est le « Bĕn Căo Gāng Mù », de Lĭ Shìzhēn (1518-1593), qui décrit de façon très précise environ 1000 plantes, parmi lesquelles 200 produits alimentaires, et plusieurs centaines de prescriptions par l’alimentation.

Dynastie QĪNG (1644 à 1911) :

De nombreux ouvrages sur la diététique sont publiés, la diétothérapie devient une branche à part entière de la médecine chinoise.

Depuis, de nombreux livres sur la diétothérapie chinoise sont parus.

Des unités médicales chinoises ont développé des recherches scientifiques sur la diétothérapie : des hôpitaux ont établi des départements de thérapie diététique ou des services de thérapie diététique pour les patients extérieurs ; et des restaurants de diétothérapie ont vu le jour dans certaines villes. L’Hopital Tong Ren Tang à Chengdu, dans la province du Sichuan, par exemple, en a établi un en 1980 avec 96 sortes de recettes de diétothérapie.

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